Maison bretonne

Je suis en train de faire des essais pour des fabrications de maisons bretonnes, avec du carton épais et des feuilles de liège pour représenter les pierres.
Voici mes premiers tâtonnements, réalisés sur la base de photos de maisons traditionnelles.
J'ai noirci l'ensemble pour accentuer le relief et il faudra voir ce que ça donne avec la mise en peinture des pierres, mais pour le moment le résultat me satisfait.



Ce n'est pas la maquette que je vais réaliser. Mais pour ceux que cela intéresse, j'ai également trouvé sur Internet cet article sur les maisons longues :

https://www.persee.fr/doc/rural_0014-2182_1976_num_62_1_2156

Très intéressant, merci pour le lien.

SIR JACK a écrit:J'ai noirci l'ensemble pour accentuer le relief

Logique... mais en fait, les joints entre les pierres étant faits en mélange chaux + sable, apparaissent en beige et donc plus clair que la plupart des pierres, c'est encore le cas là où ces joints subsistent sur un vieux pignon chez moi... même si ça peut être ombré bien sûr.

J'y ai pensé. C'est pourquoi je vais sans doute éclaircir l'ombrage. Mais celui-ci restera cependant net pour essayer d'obtenir le rendu du relief et les creux marqués entre les pierres, comme sur cette photo

Je dois encore faire les ombrages de la porte et travailler la fenêtre. Mais je pense que je touche au but.

Pas mal, c'est ressemblant !

Sur les maisons plus anciennes, les joints étaient plutôt d'argile ; de toutes façons les joints ternissent très vite, un rendu avec de la terre d'ombre naturelle serait préférable.

Par contre tu aurais dû, avant la mise en couleur finale de tes pierres, combler davantage tes joints ; par exemple en étalant de l'enduit de rebouchage, puis en épongeant (éponge mousse, sans trous) pour faire ressortir tes pierres.

Voire justement, remplir tes joints avec de l'argile très diluée, comme ça tu auras l'aspect optimal.

Ou alors la prochaine fois, colle tes pierres à se toucher, sans espace entre elles ; tu verras, ça fera beaucoup moins "néo-breton".

Pour les jambages de portes et fenêtres, il faut que tu "harpes" davantage ; là, il n'y a pas assez de croisement avec les pierres du mur.

Eric de Gleievec a écrit:Pour les jambages de portes et fenêtres, il faut que tu "harpes" davantage ; là, il n'y a pas assez de croisement avec les pierres du mur.

En clair ? Tu peux me traduire ? Je ne suis, hélas, pas spécialiste. Même si mon fils est maçon et a fait le tour de France pendant 7 ans chez les Compagnons du Devoir.
Pour le reste, merci pour les conseils. Je vais régler la question des joints avec un enduits de finition très délayé, appliqué au pinceau et peint.

C'est simple, regarde sur les photos de vraies maisons, comment les pierres de jambage des portes et fenêtres se croisent avec la maçonnerie.
Tu l'as fait plutôt bien avec les chaînes d'angles ; tu dois en faire autant avec les ouvertures.

Tu comptes faire le chaume avec quelle technique ?

La serviette de bain peinte. Tant pis, je mettrai plus de temps à me sécher cet été

On s'en lasse pas. Nouveau test de peinture, plus dans l'esprit de la pierre gris-blanc du pays de Carnac. Et avec un joint qui fait moins maison d'été louée à des Parisiens.



Mais j'ai bien retenu : la prochaine fois, je serre plus les pierres. Comme ici à Sainte Barbe, haut lieu des combats de chouannerie

Je me doutais que le professionnel allait réagir...

Attention aux "coups de sabre" qu'on ne soupçonne pas en débutant, mais quand on le sait on le voit tout de suite. C'est à dire les pierres qui ne se chevauchent pas assez, et qui laissent des fractures verticales entre elles, qui vont plus tard affaiblir la construction.

https://www.tiez-breiz.bzh/restaurer-rehabiliter/les-fiches-techniques/les-murs/les-murs-de-pierre

C'est du bel ouvrage !

Tu as gravé les pierres dans le liège !?

En tout cas, c'est superbe ! Bravo !

Byblos a écrit:C'est du bel ouvrage !

Merci. Ce n'est qu'un test, en prévision - soyons audacieux, comme disait Danton - de la réalisation d'un village, ou du moins d'un hameau.
Les pierres sont des morceaux de feuille de liège découpés grossièrement au cutter pour faire apparaitre des irrégularités et collés sur le carton.
Les joints, comme je le disais, sont réalisés avec de l'enduit de finition quasiment liquide, brossé ensuite avec une éponge mouillée.
Une fois séchés, les joints sont salis avec un lavis fortement délayé de peinture marron clair ("cuir cobra" Prince August).
Pour la porte, outre l'emploi de marrons de teintes différentes, le truc c'est de passer de "l'encre noisette" délayée dans les creux qui ont été tracés au stylo dans le carton. Un produit miracle pour faire ressortir les anfractuosités.

Hé bien c'est trés réussi

Ca prend tournure.
Après avoir travaillé les angles qui prendront encore un coup de peinture, j'attaque la toiture.
J'ai aussi prévu un grenier auquel on accèdera par une échelle.
Notez les pierres juste en dessous de la toiture, qui ont une inclinaison différente de celles du mur. Je me suis inspiré de maisons anciennes qu'on voit sur la côte morbihannaise.
Nicolas m'a fait remarquer à juste titre que la porte doit être hien plus étroite. Je retiens pour de prochaines consructions.
Disons que cette bicoque là sera celle de "Jacques l'épais", une brute au front bas, fort comme un bœuf, large comme deux charrues et capable, quand il chouanne, de vous soulever comme qui rigole quatre patauds d'un seul coup. C'est pour ça qu'on l'aime bien du côté de Carnac.  

Hmmm, jusque là, c'est pas mal du tout !

On attend la suite. Tu pourras floquer un peu les pieds de mur avec de l'herbe ou de la mousse...

Beau travail

Merci Eric et Byblos !

Il y aura de l'herbe au pied des murs, bien sur.

A l'intérieur, je prévois une cheminée et un lit clos, avec panneaux coulissants pour pimenter un scénario potentiel (je pense qu'il en existait déjà fin XVIIIe siècle. Des lits clos, pas du piment).
A peindre, bien sûr.

Une table, un coffre et ça sera bon.

Un lit clos ! Je ne savais même pas que cela existait !

Il ne fallait pas être claustrophobe dis donc !

Et puis dedans, à par dormir l'un sur l'autre, je vois pas comment ça pouvait se passer !

Ça progresse bien !  

Je crois avoir lu quelque part que les lits clos étaient assez répandus dans toute la France au XVIIe siècle. Puis ça a disparu un peu partout sauf en Bretagne et dans quelques autres coins. L'intérêt dans une région humide c'est d'avoir chaud quand on est au lit dans une pièce de penn-ti à cheminée ouverte qui refroidit vite le matin...

Les cheminées de cette époque sont assez semblables, deux gros supports dépassent du mur avec d'autres pierres de soutien en-dessous (je ne connais pas les termes techniques) et ça supporte tout l'avant du conduit de cheminée.

https://www.anargader.net/t361-cheminees-anciennes





C'est vrai que j'avais été plus simpliste sur celle-ci (mais c'est dans ma maison médiévale).

Attention à la toiture de chaume qui, en principe sur les maison traditionnelles bretonnes, ne recouvre pas les pignons...

Je suis surpris que notre maçon local n'ai rien dit à ce sujet...

SIR JACK a écrit:Disons que cette bicoque là sera celle de "Jacques l'épais", une brute au front bas, fort comme un bœuf, large comme deux charrues et capable, quand il chouanne, de vous soulever comme qui rigole quatre patauds d'un seul coup. C'est pour ça qu'on l'aime bien du côté de Carnac.  

S'il vit à Carnac à cette période il aura plutôt un nom breton Jakez an Tev (prononcer téo) ou an Tolzennek ou encore an Torzhellek si tu veux qu'il soit à la fois gros et épais...

Car au XVIIIème siècle, il n'y a guère que dans les villes et les ports que l'on parle français, Carnac n'est pas une station balnéaire.
Malgré la révolution, le rouleau compresseur linguistique jacobin de la IIIème république n'avait pas encore fait les ravages que l'on sait